Ma famille, Sidni

Ma famille, Sidni, Depuis que je vous ai quittés, je tente de reprendre le cours des choses. C'est difficile. Parfois, la mort de Sidni m'apparaît comme un sacrifice, un don de lui et je désire plus que tout le rendre constructif, générateur. Dans ces moments-là, je déplace des montagnes, je vois grand et loin. D'autres jours, sa disparition m'arrache les tripes, son absence me frappe et l'amour que j'ai pour lui se réveille. Si fort, si vain. Insoutenable. Que faire ? La réponse est en chacun. Pour l'instant la mienne est floue. Tout cela me semble irréel. Depuis l'annonce ce dimanche soir-là, ce bref échange téléphonique ponctué d'un "j'ai l'impression de basculer trente ans en arrière", terminé par "fais ce que tu pourras avec ça", nos retrouvailles si fortes et si décevantes à la fois. On ne savait pas ce qu'il fallait faire, mais on a fait, tout, à tout prix. Et puis le Maroc. Ensemble on a vu Sidni. Ce qu'il a bien voulu nous laisser de lui. Ca m'a laissée sur ma faim, avec la nécessité définitivement inassouvie de retrouver mon petit frère. Mais il n'était déjà plus là. J'ai eu beau le toucher, il s'était déjà absenté… Depuis ce moment-là, je le cherche ailleurs, je le vois partout. On est revenus à Gréoux. Sidni absenté aussi. Comme un vrai grysélien il a intégré le cimetière. Mais nous on savait déjà qu'il n'était plus là, dans ce trou en béton. Les gens ont été nombreux à venir constater eux aussi l'absence de Sidni ce samedi 1er décembre. Ils étaient tristes; l'histoire est tellement INJUSTE. On a offert à tous de partager la perte de Titou, autour d'un caveau puis autour d'un verre. Ces rencontres ont peut être contribué à raccompagner chacun vers le chemin de la sérénité. De retour à Bordeaux, le chemin de la sérénité se dérobe à moi. Le mur de l'incrédulité me fait face et chaque jour je l'affronte avec plus ou moins de vaillance. Sidni me manque, vous me manquez. S'il vous plaît, restez-là, ne vous absentez pas, je vous aime. Posté par amandine, 15 décembre 2007 à 22:37